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Notre charte de programmation

Notre définition d’un “regard décolonial” : 

Le DFF a pour ambition de mettre en lumière des contre-récits alternatifs aux histoires officielles normalisées par les discours dominants. En se réappropriant nos héritages, notre programmation souhaite déconstruire les clichés et stéréotypes du cinéma français qui découlent d’un regard colonial, exotisant, raciste, et sexiste. Notre but est d’apporter des réparations émotionnelles, politiques, et sociales, via une transmission passant par le dialogue et l'échange avec le public.

Dans une démarche de solidarité et de représentation, nous privilégions des cinéastes issu·es de diasporas concernées qui luttent contre le suprémacisme blanc et / ou des oppressions liées aux identités de genre et de sexualité. 

Nos critères de programmation : 

➤ Nous ne sommes pas une plateforme pour répondre à des questions de diversité. Nous sommes un tremplin pour soutenir des ambitions décoloniales, féministes, queer, et antiracistes, qui dénoncent des systèmes d’oppressions et d’exploitations. Des films considérés éligibles aux Fond Images de la diversité du CNC ne veulent pas signifier qu’ils auront leur place dans la programmation du DFF. La “diversité” dans sa compréhension française ne cherche pas forcément à déconstruire les dynamiques de pouvoir dans notre société, donc nous ne la considérons pas comme un critère pertinent pour notre sélection de films. 

➤ En d’autres termes, il ne suffit pas que votre film inclut une personne noire, arabe, asiatique, juive, latinx, ou appartenant à toute autre diaspora mondiale, pour être considéré pertinent pour notre programmation. Il faut que les propos ou l’approche du film en question illustrent les manières dont la colonisation informe la nature diasporique des personnages. 

➤ L’approche cinématographique, dans sa créativité artistique et l’originalité du point de vue, est essentielle pour qu’un film soit retenu. Il ne suffit pas d’aborder une thématique ou une histoire décoloniale pour que votre film nous intéresse, il faut également que son traitement stylistique propose un regard innovant sur le sujet traité. 

➤ Nous ne cherchons pas à diffuser des films misérabilistes, ni du “trauma porn”, comme ont l’habitude de montrer les festivals occidentaux. Des films qui traitent de l’esclavagisme ou les méfaits de la colonisation avec des images ultra-violentes et graphiques ne seront pas considérées s’ils n’abordent pas ces visuels d’une manière intentionnée et respectueuse pour les personnes opprimées à l’écran. 

➤ Nous apportons une importance au lieu de production du film, même si celui-ci ne constitue pas une priorité absolue. Néanmoins, nous avons à cœur de privilégier des films ayant lieu sur le territoire concerné, de manière à donner la parole aux populations locales / indigènes, mettre en lumière les paysages, les coutumes etc.